Des scientifiques ont identifié un cratère de météorite, en Australie, datant de près de trois milliards d'années. Ces roches sont parmi les plus anciennes connues, et le site pourrait représenter un des endroits sur Terre qui ressemble le plus à la planète Mars. De quoi étudier sur place notre lointaine voisine.


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    Comment étudier Mars sans y aller pour autant ? Sur Terre, les scientifiques ont trouvé une solution : les analogues. Ces lieux abandonnés présentent quelques caractéristiques communes avec la Planète rouge et peuvent servir pour des expérimentations de toutes sortes. Il peut s'agir de zones impropres au développement de la vie comme l'Antarctique ou le désert d'Atacama au Chili, ou simplement de lieux particulièrement arides comme on peut parfois en trouver en Espagne.

    Miralga, le Mars australien

    Désormais, une étude parue dans la revue Science Advances dévoile une nouvelle destination : l'Australie. Au nord-ouest de cette île continent se trouve une structure, vestige d'un impact ancien, nommée Miralga. Sur place, des chercheurs ont découvert des roches cisaillées par une météoritemétéorite il y a environ 2,7 milliards d'années, au sein d'un cratère d'environ 100 kilomètres de diamètre. Mieux : du basalte retrouvé sur place date, quant à lui, de 3,47 milliards d'années.

    Cela en ferait le cratère le plus vieux connu sur Terre. Un âge canonique extrêmement intéressant, car si la Terre a beaucoup évolué depuis sa création, ce pourrait moins être le cas de Mars. En dehors de l'érosion causée par la fine atmosphère à la surface, le sous-sol de Mars ne subit pas de changements importants depuis plusieurs milliards d'années. Il est comme préservé, contrairement à la Terre soumise à la tectonique des plaques, au volcanisme et aux intempéries.

    Le plus ancien cratère d'impact du monde découvert, réécrivant l'histoire ancienne de la Terre. © Curtin University

    Si on trouve la vie ici… 

    Les météorites de Mars étudiées montrent que la surface est constituée en grande partie de croûtecroûte basaltiquebasaltique altérée durant la période du NoachienNoachien, il y a environ 3,7 milliards d'années. Des dates qui correspondent à celles des roches retrouvées à Miralga, ce qui pourrait en faire un analogue de premier choix.

    « Par exemple, de nombreux efforts ont essayé d'identifier des shatter cones [des cônescônes de percussion, roches typiques des impacts de météorite, NdR] sur Mars, mais sans succès dans le cratère de Gale avec Curiosity, détaillent les auteurs de l'étude. Notamment parce que nous n'avons pas d'images précises qui pourraient aider à trouver les mêmes structures sur Mars. Des images de shatter cones dans le cratère de Miralga, qui se forment avec les mêmes roches que celles que l'on trouve sur Mars, pourraient fournir de la matièrematière pour que l'algorithme les détecte mieux là-bas ».

    Et si Miralga aidait à la recherche de vie extraterrestre ? La structure d'impact contient également des biosignatures datant des débuts de l'apparition de la vie sur Terre, parfois plus vieilles que l'impact lui-même. La détection de ces signatures pourrait également aider à chercher d'anciennes traces de vie sur Mars qui, si elles existent, pourraient être apparues sensiblement à la même époque.

    Désormais, les auteurs espèrent étudier la zone plus en détail pour mieux connaître la chronologie exacte des événements qui s'y sont déroulés. En attendant un vrai séjour habité sur Mars !