3I/Atlas, le troisième voyageur interstellaire découvert dans notre Système solaire, a pu être photographié par le VLT (Very Large Telescope). Ce mystérieux astre est en réalité une comète et devrait fasciner les scientifiques pour les mois à venir.


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    C'est désormais sûr et certain, après 2I/Borissov et ‘Oumuamua (1I/2017U1), nous avons bien un nouveau visiteur venu d'un autre Système solaire tout près de nous. 3I/Atlas, découvert par le télescope chilien Atlas il y a une semaine à peine, a depuis attiré l'œilœil de nombreux observateurs partout sur la planète. Parmi eux, le VLT de l'ESO, toujours au Chili. Dans la nuit du 3 juillet, ce télescope extrêmement puissant a permis d'obtenir une image détaillée du visiteur.

    En parallèle, d'autres observatoires en Arizona et à Hawaï ont montré que 3I/Atlas possédait un comacoma et une queue, ce qui clôt le débat entre comète et astéroïdeastéroïde : le visiteur est bien une comète.

    Image de la comète 3I/Atlas obtenue par le <em>Very Large Telescope</em> de l'ESO. © ESO
    Image de la comète 3I/Atlas obtenue par le Very Large Telescope de l'ESO. © ESO

    Une comète venue des confins de la Galaxie

    Ce corps glacé qui fonce actuellement en direction du SoleilSoleil, à plus de 200 000 kilomètres/heure, proviendrait d'une région ancienne de la Voie lactée, riche en glace. Son activité cométaire peut d'ores et déjà être étudiée par les différents appareils dirigés vers elle afin d'en savoir plus sur sa composition et les gazgaz qu'elle émet.

    Encore plus impressionnant : cette région contient des étoilesétoiles vieilles d'environ 10 milliards d'années, soit le double de l'âge de notre Soleil. Cela voudrait dire que 3I/Atlas serait bien plus vieux que notre Système Solaire, ce qui serait une première.

    Des informations précieuses car il est rare de pouvoir observer de si près des objets venus des confins de notre Voie lactéeVoie lactée. D'autant plus qu'il pourrait provenir d'une zone appelée « disque épais » de notre GalaxieGalaxie. Une région où les matériaux primordiaux seraient présents en abondance, ce qui laisse espérer la présence de moléculesmolécules complexes ou d'acides aminésacides aminés. Une manière privilégiée de découvrir comment ces éléments se forment et se dispersent à travers les milieux interstellaires.

    Timelapse du passage de 3I/Atlas dans notre Système Solaire. © ESO

    Concernant sa taille réelle, les simulations montrent un diamètre entre 10 et 20 kilomètres. Mais rien de sûr encore, car le panache dégagé par les gaz de la comète sont trompeurs et pourraient entourer un noyau beaucoup plus petit.

    Des mois décisifs à venir

    Pour en savoir plus, les mois à venir seront cruciaux : en effet, si 3I/Atlas se dirige bien vers le Soleil actuellement, il n'est pas sous l'emprise de sa force gravitationnelleforce gravitationnelle et devrait donc, à terme, quitter notre voisinage. Les études de sa trajectoire montrent que l'objet sera au plus proche de notre Étoile le 30 octobre, à environ 210 millions de kilomètres, avec une vitessevitesse de 68 kilomètres par seconde. Autre date à retenir, le 19 décembre, jour où la comète sera située à « seulement » 269 millions de kilomètres de la Terre. À ce moment, elle sera plus visible, mais certainement pas suffisamment pour pouvoir être observée à l'œil nu ou par des télescopes amateurs.

    La fenêtrefenêtre d'observation sera courte. Mais cette fois, les scientifiques sont bien mieux préparés. En comparaison, ‘Oumuamua avait été détecté seulement après le plus proche passage de la Terre, ce qui avait contribué à nourrir les folles questions autour d'une prétendue nature artificielle. Borisov avait donné davantage de temps aux scientifiques, et 3I/Atlas fournira un point de comparaison intéressant.

    Désormais, l'espoir est également de trouver d'autres visiteurs venus d'ailleurs, qui pourraient être plus nombreux. Le télescope Vera Rubin récemment mis en service pourrait s'avérer bien utile pour réaliser d'autres trouvailles passionnantes.