Une percée mathématique historique vient bouleverser un domaine resté en suspens depuis près de deux siècles. Norman Wildberger et Dean Rubine ont réussi l'impossible en résolvant des équations polynomiales de degré supérieur à cinq. Comment cette avancée pourrait-elle transformer les fondements mêmes de l'algèbre et ses applications dans notre monde moderne ?
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L'algèbre fondamentale connaît une révolution inattendue grâce aux travaux de Norman Wildberger, mathématicienmathématicien à l'Université de Nouvelle-Galles du Sud en Australie. En collaboration avec l'informaticien Dean Rubine, il a développé une méthode inédite pour résoudre des équations polynomiales complexes de degré élevé, un problème qui défiait les plus grands esprits mathématiques depuis près de 200 ans. Cette découverte ne se contente pas de combler une lacune théorique, elle ouvre potentiellement la voie à des applications concrètes dans des domaines allant de l'informatique à la biologie.
Les équations polynomiales de haut degré : un défi mathématique séculaire
Pour comprendre l'importance de cette découverte, il faut d'abord saisir ce que sont les polynômes. Ces expressions mathématiques contiennent des variables élevées à des puissances non négatives, comme dans l'équation x³ + 2x² - 4 = 0. Le degré d'un polynôme correspond à la plus haute puissance présente dans l'équation.
Historiquement, les mathématiciens ont développé des méthodes pour résoudre parfaitement les équations polynomiales jusqu'au degré quatre. Mais pour les polynômes de degré cinq et supérieur, la communauté scientifique s'était résignée à l'impossibilité d'une solution exacte, se contentant d'approximations numériquesnumériques. Wildberger explique : « Notre solution rouvre un chapitre de l'histoire des mathématiques qu'on croyait définitivement clos ».
Cette limitation, ancrée dans la théorie de Galois, constituait l'un des plus anciens problèmes d'algèbre non résolus. Les équations de haut degré interviennent pourtant dans de nombreux domaines scientifiques et techniques, rendant leur résolutionrésolution exacte particulièrement précieuse.

Une approche révolutionnaire basée sur les nombres de Catalan
L'innovation de Wildberger et Rubine repose sur l'utilisation inattendue des nombres de Catalan. Ces nombres spéciaux, déjà connus en mathématiques combinatoires, servent notamment à compter les différentes façons de subdiviser un polygone en triangles.
Leur approche s'éloigne radicalement des méthodes traditionnelles qui emploient des expressions radicales (comme les racines carrées ou cubiques). Au lieu de cela, ils ont développé une extension des nombres de Catalan qui permet de résoudre des équations polynomiales de n'importe quel degré.
Les chercheurs ont procédé en plusieurs étapes :
- Établir le lien entre les nombres de Catalan et les équations quadratiques.
- Développer des analogues supérieurs de ces nombres pour les degrés plus élevés.
- Étendre le concept aux subdivisions d'autres formes géométriques.
- Valider leur méthode sur des équations polynomiales historiques connues.
« Les nombres de Catalan sont intimement liés aux équations quadratiques, précise Wildberger. Notre innovation réside dans l'idée que pour résoudre des équations de degré supérieur, nous devions rechercher des analogues supérieurs de ces nombres ».
La structure géode et ses implications futures
Au-delà de la résolution des équations polynomiales, cette recherche a mené à la découverte d'une nouvelle structure mathématique baptisée Géode. Cette structure semble constituer le fondement même des nombres de Catalan et pourrait devenir le point de départpoint de départ de nombreuses autres avancées mathématiques.
Les applications potentielles de cette percée sont vastes et touchent plusieurs domaines :
- Optimisation d'algorithmes informatiques.
- Restructuration des méthodes de traitement de données.
- Avancées en théorie des jeux.
- Applications en biologie, notamment pour modéliser le repliement des molécules d'ARNARN.
« Il s'agit d'un calcul fondamental pour une grande partie des mathématiques appliquées, ce qui représente une opportunité d'amélioration algorithmiquealgorithmique dans de nombreux domaines », souligne Wildberger.
Un nouveau chapitre pour l'algèbre
La validation de leur approche a été réalisée en confrontant leur nouvelle algèbre à des équations polynomiales historiques, notamment une équation cubique étudiée par John WallisJohn Wallis. Les résultats correspondaient parfaitement, confirmant ainsi la validité de leurs travaux.
Cette percée ne représente pas seulement une curiosité théorique mais une véritable révision des fondements de l'algèbre. En remettant en question ce qui était considéré comme impossible depuis deux siècles, Wildberger et Rubine invitent la communauté mathématique à reconsidérer certains axiomes fondamentaux.
Alors que nous assistons à la résolution d'un problème mathématique vieux de 200 ans, cette découverte nous rappelle que même les domaines scientifiques les plus établis peuvent connaître des révolutions inattendues. Les travaux de recherche ont été publiés dans The American Mathematical Monthly.